Sunday, June 26, 2022

L’étude de la Torah
Allumez votre esprit

Les Juifs sont réputés pour être un peuple brillant. Effectivement, les livres et la sagesse sont notre quotidien depuis quelque 4000 ans. Ça fait une sacrée quantité de livres et de sagesse. Quelle sorte de sagesse ? Il y a d’abord les trucs basiques : faire-ceci-ne-pas-faire-cela. Après il y a les histoires et les légendes. Et puis il y a la sagesse réellement profonde, celle qui traite du sens de la vie, ce qui inclut les secrets de la Kabbalah et des maîtres ‘hassidiques. Elle est là qui vous attend. C’est même votre héritage personnel. Et ça porte un nom : la Torah.

Torah partage la même étymologie que le mot hébraïque orah, « lumière » – ses enseignements projettent une lumière sur votre vie et vous indiquent le chemin. Et son étude est une mitsva. C’est même la plus grande mitsva que nous ayons.

Quand :

« Tu l’enseigneras à tes enfants et tu diras ses mots lorsque tu résideras dans ta maison, quand tu iras sur le chemin, lorsque tu te coucheras et lorsque tu te lèveras » – Deutéronome.

Son étude est une mitsva. C’est même la plus grande mitsva que nous ayons.Un Juif est toujours en train d’étudier la Torah. 24 heures par jour. 7 jours par semaine. 365 jours par an. Nous faisons des pauses pour manger, dormir, prier, gagner notre vie et refaire le plein d’énergie. Le reste du temps, nous nous connectons avec D.ieu en étudiant Sa sagesse.

Le minimum requis est que vous fixiez un moment pour étudier une fois par jour et une fois par nuit. Vous ne pouvez pas consacrer autant de temps que vous l’auriez voulu ? Soutenez une yéchiva et soyez partenaire de leur étude.

Qui :

Le riche et le pauvre, en bonne santé ou malade, jeune et vieux, brillant ou lent. La Torah est l’héritage personnel de chaque Juif.

Quoi :

« Ce n’est pas à toi de finir le travail, mais tu n’es pas non plus libre de t’en désister... » – Maximes des Pères.

Commencez avec les règles liées à la vie quotidienne, au Chabbat, aux fêtes, etc. Et puis continuez à étudier : il y a largement de quoi remplir plusieurs vies d’étude.

Articulez les mots de votre étude. Laissez la sainteté pénétrer et raffiner votre corps. 


Un Koumkoum électrique et des ustensiles jetables vis-à-vis de l’immersion dans le Mikvé

Question: Un Koumkoum électrique (bouilloire électrique), ainsi que des ustensiles à usage unique (jetables) sont-ils soumis à l’obligation d’être trempés?

Réponse: Les Poskim (décisionnaires) débattent au sujet du Koumkoum électrique afin de définir s’il est soumis à l’obligation d’être trempé, car selon un principe, tout ustensile rattaché au sol, ne nécessite pas d’immersion, puisqu’il n’y a pas d’obligation d’immersion pour un ustensile non réceptif d’impureté. Or, toute chose rattachée au sol, n’est pas réceptive d’impureté.

Selon cela, plusieurs Poskim – et parmi eux, le Gaon Rabbi Shelomo Zalman OYERBACH z.ts.l - ont écris qu’il faut traiter le cas du Koumkoum électrique qui est essentiellement utilisé lorsqu’il est branché à la prise électrique. Il est donc considéré comme étant rattaché au sol et de ce fait, exempt d’immersion.
Cependant, sur le plan pratique, même le Gaon Rabbi Shelomo Zalman OYERBACH n’a pas voulu s’appuyer uniquement sur cet argument, pour exempter le Koumkoum électrique d’immersion, car il est aussi utilisé lorsqu’il n’est pas branché à l’électricité.

Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit également qu’il est bon de s’imposer la H’oumra (rigueur) de tremper le Koumkoum électrique. Toutefois, si l’on craint que le Koumkoum se détériore en étant immergé dans l’eau, il est bon de l’offrir en cadeau à un non juif, et ensuite le lui redemander en tant que prêt, car lorsqu’on emprunte ou lorsqu’on loue des ustensiles d’un non juif, ces ustensiles sont exempts d’immersion, puisqu’on ne les a pas acheter afin qu’ils deviennent notre propriété, et ceci n’est pas comparable avec les ustensiles de Midian, car là, les ustensiles devenaient totalement la propriété des Béné Israël.
Le Gaon Rabbi Shelomo Zalman OYERBACH ajoute encore une autre astuce pour exempter le Koumkoum d’immersion, en le confiant à un électricien juif compétant qui le démontra de façon professionnel – chose qu’un profane n’aurai pas réussi à faire – et ensuite, il le remontra de nouveau, et de cette manière, le Koumkoum est considéré comme ayant été acheté d’un juif, et devient donc exempt d’immersion.

Concernant la deuxième question, au sujet des ustensiles jetables, nous avons déjà précisé que selon l’opinion de notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l, les ustensiles en plastique sont exempts d’immersion, même s’ils ne sont pas jetables.

Par conséquent, il ne nous reste qu’à traiter du cas des ustensiles aluminiums jetables, afin de définir s’ils sont soumis à l’obligation d’être trempés.
Cette crainte est justifiée par une véritable Mitsva ordonnée par la Torah, puisque nous avons déjà expliqué que les ustensiles en métal sont soumis à l’obligation d’être trempés, selon la Torah. Or, l’aluminium fait partie du métal.
Nous avons trouvé un débat similaire parmi les Poskim, au sujet de la Mitsva de Kiddoush du Shabbat, qu’il faut réaliser avec un verre de vin. Les Poskim discutent afin de déterminer si un verre jetable est considéré comme « Keli » (ustensile) sur ce point.
Apparemment, si l’on admet que le verre jetable est considéré comme « Keli » vis-à-vis de Kiddoush, de même il faut le considérer comme « Keli » vis-à-vis de l’obligation de le tremper. Si l’en est ainsi, les ustensiles aluminiums jetables sont soumis à l’obligation d’être trempés, selon le DIN.
Notre Maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l traite de cette question dans son livre H’azon Ovadia – Chabbat (tome 2), et sa conclusion est qu’étant donné que les ustensiles jetables sont valables pour la Mitsva de Kiddoush selon le strict DIN, car ils ont le statut de « Keli » (ustensile), et à ce titre, il faut considérer qu’ils sont soumis à l’obligation d’être trempés.
Cependant, notre maître le Rav z.ts.l ajoute qu’étant donné qu’il y a des Poskim qui différencient le Din de Kiddoush de celui de l’immersion des ustensiles, il faut donc tremper ces ustensiles sans réciter la Berah’a, par crainte de récitation d’une Berah’a en vain.


En conclusion: Les ustensiles aluminiums jetables fabriqués en dehors d’Israël sont soumis à l’obligation d’être trempés sans réciter la Berah’a. Un Koumkoum électrique est soumis lui aussi à l’obligation d’être trempé sans réciter de Berah’a. Mais il est possible de l’exempter d’immersion en l’offrant en cadeau à un non juif, et ensuite le lui redemander en tant que prêt. Il y a encore une autre solution en le confiant à un électricien juif compétant qui le démontra de façon professionnel, et ensuite, il le remontra de nouveau, et de cette façon, l’ustensile est exempt d’immersion. 


Question :


Les Juifs croient-ils qu’il soit possible de vendre son âme au diable ?


Réponse :


L’idée de « vendre son âme au diable », c’est-à-dire de devenir l’esclave du diable en échange de faveurs de sa part, n’existe pas dans la Torah. Les ouvrages d’éthique juive évoquent certes des cas où l’on peut être d’une certaine manière « possédé » par de mauvaises pulsions. Mais même cet état est toujours réversible.


Avant d’aborder cela, évoquons la nature de Satan dans la pensée juive :

« Satan » est une racine hébraïque qui signifie « provoquer » ou « opposer » et qui est employée plusieurs fois dans la Bible en tant que verbe. La première occurrence de cela se trouve dans l’histoire de Bilaam, lorsque celui-ci décide d’accepter la mission de maudire le peuple juif :

« La colère de D.ieu s’enflamma parce qu’il partait, et un ange du Seigneur se plaça sur le chemin pour s’opposer à lui [traduction de le-satane lo], et il était monté sur son ânesse et ses deux serviteurs étaient avec lui. »1

Dans d’autres cas, ce mot apparaît en tant que nom, signifiant alors « un provocateur ». En règle générale, le titre apparaît avec l’article défini : « le satan », ce qui ne signifie pas qu’il s’agisse d’un nom propre, mais seulement de la description d’une fonction. Par exemple, dans le livre de Job, le satan apparaît comme un procureur devant D.ieu :

« Le jour vint où les anges de D.ieu vinrent se placer à côté du Seigneur, et le satan, lui aussi, vint parmi eux... »

« Le Seigneur dit au satan : “As-tu prêté attention à Mon serviteur Job ? Car il n’y a personne comme lui sur la terre, un homme sincère et droit, craignant D.ieu et évitant le mal.”

« Et le satan répondit au Seigneur et dit : “Est-ce donc gratuitement que Job craint D.ieu ? N’as-Tu pas élevé comme une haie autour de lui, de sa maison et de tout ce qui lui appartient ? Tu as béni l’œuvre de ses mains, et ses troupeaux se répandent dans le pays. Toutefois, étends une fois Ta main et touche tout ce qui est à lui, ne Te reniera-t-il pas en face ?”

« L’Éternel dit au satan : “Voici, tout ce qu’il possède est entre tes mains ; seulement sur lui, n’étends pas ta main.” Alors, le satan quitta la présence du Seigneur. »2

De ce passage, nous voyons que D.ieu créa un ange pour jouer le rôle de provocateur ; nous voyons qu’il est un messager de D.ieu et qu’il Lui est subordonné. Il n’est pas un ange qui fut déchu ou envoyé en enfer d’où il se serait mis à lutter contre D.ieu ; il fut créé pour être Satan. Satan ne passe pas non plus ses journées à attiser les flammes de l’enfer avec sa fourche. Il est une présence sur terre avec une mission : provoquer les gens à désobéir à la volonté de D.ieu.

De fait, la notion dualiste d’un puissant personnage anti-D.ieu combattant D.ieu pour maîtriser le destin de l’espèce humaine est éminemment incompatible avec la croyance juive. Il n’existe pas de pouvoir maléfique indépendant de D.ieu ; autrement, cela impliquerait un manque dans le pouvoir absolu et universel de D.ieu. Pour citer le Livre d’Isaïe :

« ...De là où se lève le soleil jusqu’à là où il se couche, il n’y a rien d’autre que Moi. Je suis D.ieu, et il n’y a rien d’autre. [Je suis Celui] Qui forme la lumière et crée les ténèbres, Qui établit la paix et crée du mal ; Je suis D.ieu, Qui fait tout cela. »3

Il est donc clair que le satan n’est pas une force autonome qui s’oppose à D.ieu et recrute des gens pour sa milice. Au contraire, le satan est une entité spirituelle totalement fidèle à son créateur. Par exemple, concernant l’histoire biblique de la tentative particulièrement agressive du satan d’entraîner Job à blasphémer, Rabbi Lévi déclare dans le Talmud :

« Satan a agi pour l’amour de D.ieu. Quand il vit combien D.ieu était concentré sur Job, il dit : “À D.ieu ne plaise que D.ieu oublie Son amour pour (notre ancêtre) Abraham !” »4

Le Zohar compare le satan à une courtisane qu’un roi charge de tenter de séduire son fils, parce qu’il veut tester la vertu et la valeur de celui-ci. Le roi et la courtisane (qui lui est dévouée) espèrent tous deux de tout cœur que le fils sera fort et rejettera les avances de la courtisane. De même, le satan n’est qu’un parmi les nombreux messagers spirituels (anges) que D.ieu envoie pour accomplir Son dessein dans la création de l’homme.5

Ce ne pas là toute la description du travail du satan. Le Talmud la résume en disant que le satan, le mauvais penchant (« yetser ha-ra ») et l’ange de la mort sont une seule et même entité.6 Il descend du ciel et conduit les hommes à l’égarement, puis remonte et porte des accusations, et applique alors la sentence.

Cependant, le passage du Zohar mentionné ci-dessus conclut que si l’on succombe effectivement à la tentation du mauvais penchant, on « donne de l’énergie à l’autre côté ». Cela signifie qu’un acte défiant la volonté de D.ieu accorde à ces forces qui voilent la présence de D.ieu – selon Son désir – un regain de puissance pour nous cacher D.ieu encore plus. Cela se traduit par des difficultés intérieures et externes redoublées pour découvrir et s’identifier avec les vérités de D.ieu et de Sa Torah.

Un exemple extrême de ceci est le cas de Pharaon qui asservit le peuple juif en Égypte. Bien que D.ieu dit à Moïse de commander à Pharaon de libérer les Israélites, Il déclara « J’ai endurci son cœur et le cœur de ses serviteurs »7 pour finalement punir les Égyptiens par les dix plaies. En conséquence de son oppression de la nation juive, il fut rendu à Pharaon encore plus difficile d’abandonner ses mauvaises voies, au point qu’il semblait avoir perdu le libre arbitre, et sa vision et sa capacité de se repentir étaient complètement altérées.8

Il n’est rien qui puisse arrêter celui qui cherche vraiment à revenir.9 Pharaon était donc, lui aussi, encore capable de surmonter ce blocage et de parvenir à se repentir.10 Ainsi, même quand quelqu’un semble être complètement possédé par le satan – par châtiment divin pour ses méfaits antérieurs, non pas par choix d’une négociation avec le diable –, il n’est toujours pas « vendu » et il peut surmonter son instinct et son impulsion à agir de façon satanique. Être totalement vendu sans espoir de rédemption irait à l’encontre du dessein de D.ieu, et ne pourrait pas exister.

Quelle que soit la profondeur à laquelle on puisse être tombé, on n’est jamais vendu à ces forces impures et l’âme peut se libérer et s’engager de nouveau à servir D.ieu avec sincérité et passion. La pioche du remords sincère peut abattre n’importe quel mur, qu’il soit préexistant ou qu’il ait été créé par nos actes. La voie est alors ouverte pour revenir à son véritable soi.


NOTES
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1. Nombres 22,22.

2. Job, chapitre 1.

3.  Isaïe 45,7.

4.  Baba Batra, 16a.

5. Zohar vol. 2, p 163a. Voir aussi les chapitres 9 et 29 du Tanya.

6.
Baba Batra, ibid.

7.  Exode 10,1.

8. Maïmonide, Lois du Repentir 6:2.

9. Talmud de Jérusalem, Péah 1:1.

10. Basé sur Likoutei Si’hot vol. 6, pp. 65-66. De même, voir Maharcha sur Haguiga 15a.